Dans la forêt de l’automne ce matin est arrivée une chose que personne n’aurai pu imaginer, au bois de Morte-Fontaine où vont à morte saison tous les chasseurs de la plaine c’est une révolution car: ce matin un lapin a tué un chasseur, c’était un lapin qui, c’était un lapin qui, ce matin un lapin a tué un chasseur, c’était un lapin qui avait un fusil. Ils crièrent à l’injustice, ils crièrent à l’assassin, comme si c’était justice quand ils tuaient les lapins, et puis devant la mitraille venant de tous les fourrés abandonnant la bataille les chasseurs se sont sauvés. Bien sûr ce n’est qu’une histoire inventée pour la chanson mais chantons-leur cette histoire quand les chasseurs reviendront, et s’ils se mettent en colère appuyés sur leurs fusils tout ce que nous pouvons faire c’est de s’en moquer ainsi: ce matin un lapin a tué un chasseur, c’était un lapin qui, c’était un matin qui, ce matin un lapin a tué un chasseur, c’était un lapin qui avait un fusil.
Jean-Jacques Debout 1977
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