mercredi, septembre 19, 2007

Rencontres

Un moment sur ma route j'ai rencontré l'amour, j'lui ai dit tiens tu tombes bien, j'veux t'parler d'puis toujours, dans l'absolu t'es une bonne idée mais dans les faits c'est un peu nul, tu pars en couille une fois sur deux faudrait qu'tu r'travailles ta formule. L'amour m'a dit écoute petit ça fait des siècles que j'fais mon taff, alors tu m'parles sur un autre ton si tu veux pas t'manger des baffes, moi j'veux bien être gentil mais faut qu'chacun y mette du sien, les humains n'font aucun effort et moi j'suis pas un magicien. On s'est embrouillé un p'tit moment et c'est là qu'j'me suis rendu compte que l'amour était sympa mais que quand même il s'la raconte, puis il m'a dit qu'il d'vait partir, il avait des rendez-vous par centaines, que ce soir il d'vait diner chez sa d'mi-soeur : la haine. Avant d'partir j'ai pas bien compris, il m'a conseillé d'y croire toujours, puis s'est éloigné sans s'retourner, c'était les derniers mots d'amour, j'suis content d'l'avoir connu, ça j'l'ai bien réalisé, et je sais qu'un d'ces quatre on s'ra amené à s'recroiser. Un peu plus tard sur mon ch'min j'ai rencontré la tendresse, ce qui reste de l'amour derrière les barrières que le temps dresse, un peu plus tard sur mon ch'min j'ai rencontré la nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu'on éclaire à la bougie. C'était sur une grande route, j'marchais là d'puis des jours, voire des s'maines ou des mois, j'marchais là d'puis toujours, une route pleine de virages, des trajectoires qui dévient, un ch'min un peu bizarre, un peu tordu, un peu comme la vie. Grand Corps Malade [2006]
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